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Inventaire avant liquidation
1 janvier 2019

Insignifiances et photos de culs

Sur ce… Ah, pas si vite! Les niques de virounes ne sont apparemment pas épuisées : je ne saurais vous dire comment ni pourquoi je reçois tous les jours (en complément à Planet, un torchon de prétendues actualités, et à Medisite, une feuille sponsorisée par l’industrie pharmaceutique et presque ouvertement destinée au développement de l’hypocondrie) une inqualifiable cochonnerie intitulée Femme Plus à la Une, que cent organisations féministes auraient dû traîner en justice depuis longtemps, attendu l’image des nanas qui s’en décalque : ce ne sont que presse-pipole, nouvelles des stars, “Trucmuche balance sur son beau-père”, “Pernod d’Armoire révèle son salaire princier”, “Magda Laglandine se confie sur ses règles douloureuses”, etc, la forme est aussi immonde que le fond, et le comble peut-être, c’est la présence d’innombrables pépées, une ou deux par jour en moyenne, qui posent presque à poil – le poil ayant d’ailleurs disparu du tableau, ce qui me convient plutôt (quoique je ne sois pas fan des gros-plans de chattes) : je me souviens encore du dégoût que m’avaient causé, à moins de dix ans, à la plage, les boules de fourrure que ma mère portait aux aisselles – et justifieraient plutôt une appellation Mec Moins… En tout cas, c’est, pour ma part, tout ce que je regarde, et qui, sans me dissuader de me désabonner, me console épisodiquement d’y avoir échoué. « La belle infirmière devenue mannequin affole la toile »… Plutôt rare, parmi tant de soldates et de fliquettes… Moui, pas mal fichue, assez bandante même, des seins façon Khajurâo, gonflés comme des ballons… Marrant dégât collatéral, la chirurgie esthétique aura bientôt réussi à nous dégoûter des poires, des pommes et des melons, et à nous faire bander devant des sacs postaux : sans un minimum de dégringolade, on ne croit plus à la vraie graisse humaine, on croit tâter les silicones en transparence, et s’en désintéresse… Quant aux culs, plus ardus à falsifier, mes goûts doivent rester un peu préhistoriques : ils exigent en tout cas un pli horizontal bien net entre la fesse et la cuisse [1], qu’arborent rarement les adeptes du fitness… ou que les évaseurs de hanches de Photoshop n’ont pas inscrit à leur programme… Suis-je si bizarre, ou eux moins à l’écoute des foules qu’ils ne s’en piquent? Quelle que soit la réponse, il est clair que “Debout les morts” n’est pas à l’affiche pour l’heure, et la tentation d’ouvrir mes dossiers… doit être jugulée : au boulot! au boulot! D'autant qu’il se promettait hier d’être un plaisir… Depuis le temps, ne devrais-je pas avoir compris que cet enthousiasme pour la tâche du lendemain n’a pas d’autre carburant que le désir de la fuir aujourd’hui? Assurément, si j’étais capable d’acquérir une expérience; et dans ce cas, il y a sans doute beau temps que j’aurais cassé ma plume, sinon ma pipe… Voyons, qu’est-ce au juste qui me bottait tant, dans cette idée de suivre pas à pas une de mes journées? La facilité, notons-la pour mémoire, vu qu’il serait tout de même plus aisé de ne rien foutre du tout, ou d’aller me promener, même si la saison s’y prête mal, ou d’essayer de m’oublier l’ego dans mille bouquins qui, à la diamétrale différence des miens, me donneraient du plaisir sans le moindre effort : après tout, aujourd’hui, cet hui-bis qui s’est imperceptiblement changé en un hui-ter, eh bien, j'en sors : mon début de journée du 16, c’est-à-dire ce qui précède, rédigé du 16 au 22, à une allure de plus en plus molle, a fini par succomber à l’écœurement que me procuraient les relectures, et mes journées, gagnées par la crampe, par glisser, irrégulièrement, vers la nuit : à présent je sombre après l’heure où j’émergeais du temps de la JOP, et ce matin, dimanche 29, événement impensable pour un matutinal classé, c’est un coup de fil de ma mère, fort alerte à 95 berges, ou fort habile à faire comme si, qui m’a tiré des draps à dix plombes passées : comme l’heure de fermeture de l’usine, elle, ne bouge pas, la dèche, inexorablement, progresse, et si je ne suis pas retombé dans la filmaille, je viens de passer une semaine à peu près sans m’extraire de mon pieu, à lire des couenneries même pas prenantes (La source vive, d’Ayn Rand, par exemple : la maîtresse à penser de l’élite capitaliste américaine, à en juger par ce paveton, n’est qu’une andouille [2]), et parfois, j’ose le dire, encore pires que ce que j’aurais pu étronner moi-même de plus piètre. Revenons : que voulais-je donc faire de ce 16 janvier, à part une resucée d’Alain seul pour fêter son cinquantenaire? Moi qui, depuis un demi-siècle, m’accroche aux corrections comme à la planche de salut d’une nature pourrie, il y avait d’abord ce Dard qui m’aiguillonnait à “vérifier” si mon premier jet n’aurait pas gagné à cette discipline (car y perdre, je n’ose même pas en formuler l’hypothèse). Bref, je voulais débagouler n’importe quoi, moi aussi, au déroulé du temps. Ce n’est pas que je m’en prive à l’ordinaire, notamment dans cette espèce de littérature pariétale ou tagouillarde qui s’est développée en marge des textes de plus ou moins prestigieux autruis, mais là règne en principe l’argument : la sensation ne peut venir que l’appuyer, or il est des charretées de sensations qui ne satisfont pas à ce critère, et ne m’en semblent pas moins mériter de percer humblement au soleil, pour la raison toute simple que je ne les ai lues nulle part. Qu’elles étaient déplacées à ce stade des synthèses et de l’étiologie, j’en étais bien conscient, mais répugnais à situer artificiellement cette tartine où elle aurait dû figurer, pas loin du tout début. D’ailleurs, ça se discute : qu’auraient fait là ces innombrables gestes qui ne proposent aucune énigme, qui ne forment pas sens, ou que du moins je ne cherche aucunement à expliquer? Ces gestes qu’entasse Leiris juste pour dire au début de L’âge d’homme : « me flairer le dessus de la main; ronger mes pouces jusqu’au sang; pencher la tête légèrement de côté; serrer les lèvres et m’amincir les narines avec un air de résolution; me frapper brusquement le front de la paume – comme quelqu’un à qui vient une idée – et l’y maintenir appuyée quelques secondes (autrefois, dans des occasions analogues, je me tâtais l’occiput); cacher mes yeux derrière ma main quand je suis obligé de répondre oui ou non sur quelque chose qui me gêne ou de prendre une décision ; quand je suis seul me gratter la région anale; etc… » et humer tes doigts après, non? Gestes qu’on peut supposer ou non significatifs, tout comme certaines manifestations du corps : j’ai “suivi”, par exemple, pendant des années, la pousse de mes ongles, spécialement ceux des pouces, le droit venant droit, et le gauche gondolé, depuis, supposais-je, une élimination des peaux au couteau qui semblait avoir imposé à l’ongle et/ou à la chair sous-jacente une sorte de mémoire de forme : dès que le grignotement de la pousse était en passe de faire disparaître un pli transversal, on en voyait naître un jumeau à la racine, d’un seul côté : je ne saurais dire combien d’années cela dura, car ce sont des choses qui n’ont pas droit d'entrée dans mon journal. Or je me suis rongé les ongles depuis que j’ai des dents, et ceux des orteils jusque bien au-delà de cinquante berges : je ne supposais pas qu’une habitude si anciennement ancrée, dont les inconvénients m’étaient connus (repérage immédiat de l’angoisse, de l’incomplétude, de l’immaturité, etc : un homme fait, un vrai, n’est pas onychophage), pût me quitter, a fortiori se volatiliser comme un pet; mais de fait, quand l’extrémité des phalangettes devint trop sensible pour que je pusse taper sans protection et sans douleur (seule manifestation connue de moi jusqu’à l’heure de la “polyneuropathie” décelée par le corps médical), je décidai de laisser pousser mes ongles… et y parvins si facilement que, trois mois plus tard, si je les trouve trop longs, je les coupe ou les lime : un souffle a dispersé la compulsion d’une vie, alors même que la réforme est inutile, puisque les ongles ripent sur les touches, et conviennent mal à la frappe. Mais voici le peu où je voulais en venir : dès que j’ai cessé de ronger cet ongle gauche, il est redevenu lisse comme un toboggan dès sa sortie des profondeurs du doigt! Je ne prétends pas que ce témoignage fasse beaucoup progresser la science, mais c’est l’exemple de quelque chose de vrai, affectant un homme, et dont personne ne songerait à parler, aucun contexte ne s’y prêtant, et l’info n’étant même pas valorisée par une souffrance quelconque. Et il en va de même d’une kyrielle de comportements-réflexes qui forment très certainement sens, mais un sens difficile à trouver, et qui, à vue de nez, ne mérite pas tant de peine : une typologie de mes fautes de frappe (les lapsus n’étaient pas mieux lotis avant Freud!), ou des photos pornos qui m’excitent, ou des mots qui me désertent la mémoire, ou des “recherches Internet” bidon qui démolissent ma journée de travail, ne manquerait peut-être pas d’intérêt humain, mais l’établir exhaustive prendrait un temps fou, on peut préférer l’intuition qui passe, l’aperçu d’une lecture générale, et il suffit de faire quelques pas vers l’infiniment petit pour ne plus trouver d’autre lieu où insérer ses remarques qu’une sorte de journée-type, qui fait parfois double emploi, mais propose une approche complémentaire du héros… D’autant que c’est l’occasion de montrer qu’un jour de solitude n’est pas nécessairement bâti sur le modèle de celui d’un ascète du Tibet, et peut gambader sur les cimes de la bêtise et de la futilité. Contradiction patente, je voulais voir à quoi ressemblerait mon premier jet, mais aussi appuyer un peu sur la chanterelle du pré-gâtisme, et au fond je m’apprêtais, retors, à rajouter du dérangement mental partout où manquerait trop gravement l’alacrité – histoire de faire croire que je faisais le con, et ne l’étais pas encore. Décidément je n'ai pas changé.

 

[1] Un peu trop péremptoire : un collant peut en tenir lieu, comme dans ce cliché :

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    La fille de gauche est dotée d’un cul que j’oserai appeler parfait sur le plan photobandance – et pas photabondance, bien que le doux-viandu de Mardrus accoure à l'esprit, sauf qu'évidemment c'est tout du gras – ce gras des Grâces, à l'aide duquel les nanas font si bien la planche!

     C’est aussi à gauche qu’irait ma préférence ici, de dos du moins (comme quoi le pli n’est pas si indispensable) :

 

B

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 De trois quarts, j’hésiterais davantage :

 

A

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   NB que de toute ma vie j’ai dû approcher (de loin : je ne les avais pas en cours) trois élèves aussi canon que ces deux poulettes, qui ne sont pourtant pas des têtes d’affiches dans un métier qui, à ce niveau, ne rapporte guère.

    Sur ce, je ne vais pas vous scanner l’incontournable Big Butt Book, qui fut naguère un de mes livres de chevet, ni surmener mes dossiers, qui ont fondu d’un ordi à l’autre. Juste, extrait du même Lesb. A, un exemple de croupes jolies, mais selon moi médiocrement excitantes :

 

12

 

    Mes goûts se seraient-ils amollis avec l'âge? N'écoutant que mon altruisme, je viens de passer une heure à chercher popotin de Lily, que j'ai longtemps classé top du top  – donc dans un endroit spécial, bien entendu – et j'avoue que je ne regrette pas mes fouilles :

 

lily 01

 

 

Étant bien entendu, cela dit, que l’objet, en soi, n’est que peu de chose, s’il ne paraît offert et abandonné par les sens, ce que je n’arrive à croire que lorsque les femmes sont entre elles (attitude mentale qu’on est en droit de tenir pour typique d’un mauvais coup) :

 

3 24

 

    Quel pétard tout de même! Mais le suivant est assez ordinaire, et cependant la photo, par l’abandon que suggèrent posture et mimique, m’affriolait (& encore, mais de loin en loin) davantage :

 

11

 

        Ce sera tout! Mais peut-être un addendum illustré à la Recherche du désir  ne serait-il pas une mauvaise idée. Tâchez tout de même de ne pas faire bondir les stats de 2 à 200!

 

[2] Quelques mois plus tard, Atlas shrugged ne m’a pas fait changer d’avis. Mais on comprend aisément que les patrons et P-D G plébiscitent cette assimilation de la grosse fortune au mérite, et de tous les chefs d’entreprises à des inventeurs, alors qu’ils ne constituent qu’une toute petite minorité.

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Commentaires
Inventaire avant liquidation
  • Conclusion de la longue auto-analyse d'un narcipat incapable, 4 ou 5000 pages après le premier mot, de préciser ce qu'il a d'universel, de groupal ou de singulier. Un peu longuet, pour un constat d'échec! Mais je n'ai rien d'autre à proposer.
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