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Inventaire avant liquidation
4 février 2019

“Démarches”, 1 : la mairie

     Juillet, c’est trois mois après la lettre d’avril qui annonçait l’A.G. “dans les prochains jours”, chiffrait déjà le total des dépenses et des subventions, etc. Est-il concevable qu’ils aient depuis déposé un autre plan? Et pour quelle raison, si celui-ci avait été accepté? Naturellement, je demande communication du papelard. Nouvel ergotage : elle va voir avec Jsaispluski ce qui est résulté de l’échange de ce Slave avec les pompiers. « Z’avez un mail? » Je lui demande de me prévenir aussi si elle ne peut-ou-veut pas m’envoyer le doc, et… ne pars pas exactement sur coussin d’air – puisque je suis presque certain, tant cette femme s'est montrée froide et pionne, de ne rien recevoir et de devoir bisser la démarche le surlendemain –, mais pour moi c’est déjà immense d’avoir osé, d’avoir été reçu, de n’être pas tout à fait bredouille, d’avoir été traité comme un homme normal, ou presque… Va donc savoir ce que signifierait la formule! Le soir, en rentrant de chez le dentiste, je jubile de voir le doc dans ma boîte, chapeauté de ces mots magiques : « Validé par le SDIS ». L’antienne de Me Marron, devant son CS respectueux, a toujours été que les pompiers exigeaient de lui cette isolation de l’escalier, donc le cloisonnement des paliers, et qu’il risquait la prison si l’on n’y procédait pas. Or voilà, si j’y pige quelque chose, qu’ils s’avèrent avoir approuvé un projet de travaux d’où cette isolation absurde est absente!

     Il ne faut pas dissimuler ici un assez long épisode de rêveries de grandeur. Cet avocat, ne l’oublions pas, est cité en tête des associés d’un cabinet considéré comme redoutable. Il pratique probablement ce genre d’arnaque depuis vingt ou trente ans, il a en tout cas déjà restauré des tours dans cette ville même (c'est pure incurie de ne pas chercher à se renseigner là-dessus, mais je n'ai aucune idée de comment m'y prendre), et non seulement il n’a jamais été condamné, mais nulle part sur Internet son saint Nom n’est adorné d’une mention ne serait-ce que défavorable. Être le tombeur d’un tel Goliath, dût nul n’en rien savoir (je préférerais tout de même que les filles le sussent!), ça monte à la tête du bout de néant que je sais être dans l’œil des gens. Si ce sire touche des deux épaules, face à un nain qui n’a pas lu trois pages de Code Pénal, ni ouvert le Dalloz … pardon, le Litec de la Copropriété (Pas menti, mais plus vrai! je viens de le descendre de son perchoir pour l’occase, et de l’ouvrir : encore plus rasoir, apparemment, que le Pentateuque! Au surplus, le mien date de 2005 : acheter ça neuf? Tu voudrais pas?); nain qui ne sait rien, n’a d’expérience de rien, et personne auprès de qui se rencarder; qui, risquant rarement la semelle hors de son clapier, n’est même pas informé de ce que tout le monde sait… abrégeons : si je pouvais terrasser le Maîmaître, c’est que ça ne demanderait guère dans le chou de s’en mettre plein les fouilles; mais si personne n’y a réussi avant, c’est sans doute qu’il a partout des complices: le nid de pigeons du conseil syndical est fasciné par un kaârisme, je veux, mais pas, je suppose, le président du TGI, qui a investi notre homme de cette Mission, et doit bien toucher sa part des au moins 4 ou 500000 balles carottés sur 860000, si j’en juge par le prix de la peinture, le seul que j’aie, si j’ose dire, vérifié.

     Que la magistrature assise en croque, je ne l’écris pas sans un frisson : je serais partant pour tenir tête à Goliath, mais certes pas à un réseau de géants, et notamment à ceux qui me jugeront, si je suis poursuivi par le premier, en dépit du soin avec lequel j’aurai précisé que je ne fais que formuler des hypothèses licites pour tout homme confronté à une demande de pécune exorbitante en échange d’un accroissement de ses maux.

     Mais revenons à notre soirée d’euphorie, qui faisait partiellement suite à l’épisode, inhabituel en ces lieux et ces temps, d’une conversation avec une ado devant l’ascenseur, par le canal duquel on entendait pérorer deux vieilles chouettes, qui devaient tenir la porte ouverte, à je ne sais quel étage. « Elles font toutes ça, me confia la gamine. – Et elles sont les premières à piailler contre l’égoïsme des autres! Têt’ même que c’est ce dont elles parlent, en ce moment! – Hi hi hi! Ça se pourrait! » Bon, rien : le contenu était sans intérêt, et le visage sans charme. Mais il faut voir les minettes qu’on côtoie ici, habituellement, aussi ricaneuses et méprisantes que moches et bêtes, quand elles lèvent le nez de leur smartphone… Franchement, une pareille affabilité, en direction d’un débris hideux, c’est du jamais ouï. De là à faire des liaisons… Le Zorro ou le Don Quichotte de notre temps repose donc sur le socle plutôt branlant d’une fantasmatique admiration féminine. Rappelons pourtant qu’il serait diablement enquiquiné de prévoir une victoire, par intérêt sordide, comme je l’ai conté. Au fond, ne souhaité-je pas, une fois corrigées certaines énormités inadmissibles, m’offrir gratis le plaisir de persifler le dictateur et sa séquelle, tout en profitant de la ristourne? Car il va bien falloir faire, un jour ou l’autre, un bon peu des trucs sains de la liste, et que le chef fauche à peu près l’équivalent des subventions qu’il a décrochées (se paie, en somme) ne m’empêche pas d’en profiter perso : ce sont plutôt les autres qu’il vole, les poires à plein tarif.

     Allumons enfin quelques lampes dans le val ombreux d’une longue somnolence vespérale sur le thème : que demanderais-je, si l’on me proposait un prix du silence? Une somme en cash? Et quelle? Et qu’en faire? Une villa sur la côte, en échange de mon XVIIIème étriqué, avec ses courses de quads du dimanche après-midi, que j’arroserais si volontiers de balles ou au moins de clous de tapissier? La publication de mon Inventaire, en deux volumes “façon Pléiade”?Bah… Je ne pose pas au petit saint, qui ferait la moue devant une île (tropicale) privée, une collection d’escort-houris, et autres joies de la très grande richesse. Mais si je les exigeais, il serait plus économique (et plus sûr, car de toute façon j’ouvrirais ma gueule un jour ou l’autre) de me faire buter. Et quant aux trente deniers, peut-être n’y ai-je pas assez réfléchi, et je suis sûrement une poire, de m’attacher à ce point au verdict d’un tas d’abrutis qui n’ont même pas fait l’effort de descendre jusqu’à la porte de leur immeuble pour traiter de problèmes sur lesquels je suis bien bon de me pencher, moi qui m’en fous presque; mais je n’ai rien trouvé qui m’attire assez pour compenser le dépit, purement imaginaire, de m’avoir surestimé qu’éprouverait cette jeune fille assez simple et naturelle pour servir de mère à un sentiment moral. Et puis, il faut convenir que les désirs, depuis qu’on me soigne au bromure et m’a arraché la moitié d’un maxillaire, se sont faits bien évasifs. Un grattage de prostate? Une douzaine d’implants? J’ai largement de quoi m’offrir ça… Mais d’où renaîtrait le désir du désir?

     De toute façon, à part la réfection de mon toit, ou plutôt la visite, mardi après-midi, d’un employé d’Attila [1], on ne m’a rien offert jusqu’à présent : cette réaction, certes, paraît significative, mais pas d’une impuissance totale de l’ennemi face aux insinuations accusatrices. Serais-je surpris d’apprendre que Mme DAI a demandé à Me Marron la permission de m’envoyer ces plans, et qu’il l’a donnée parce qu’ils ne prouvent rien et que je n’ai pas su les lire? Nenni. Que tous ces idiots que je stigmatise de n’être pas venus au brainstorming s’en sont dispensés parce qu’ils avaient trouvé, avec raison, ma bafouille idiote? Ma foi, ça se pourrait… de l'autre côté du miroir. Serais-je quelque émule des Bacha, lesquels, tout en ne se préoccupant que de leurs intérêts privés, et n'hésitant pas à se servir dans la caisse, se voyaient comme des héros-et-défenseurs des opprimés, d’une prodigieuse intelligence, surtout la mégère, narcisse pathologique et parano ad exteros, incapable de retour sur soi, qui se retrouve cette année seule opposante au CS, et va sans doute nous assommer à l’A.G. de l’histoire de ses tentatives? Combien de fois suis-je moi-même arrivé à une A.G. remonté à bloc, et resté muet sur le terrain, réalisant que je ne possédais pas la moindre parcelle du savoir qui s’étalait là, et que tous mes arguments étaient à côté de la plaque? Je crois être sûr de mon affaire; mais qu’ai-je étudié de ces questions? Ne suis-je pas un âne, comme dit Alain, de simplement parler sans savoir, de me prononcer sans mûr examen, de m’occuper de choses où je n’entends rien, au lieu de laisser œuvrer les pros?

     Je vous épargne une page supplémentaire d’écartèlement entre le sommet et l’abîme, qui serait vraiment trop attendue de mes deux ou trois (??) lecteurs, mais qu’on lira sans doute en filigrane de mes actes du mardi 12 juin et du jeudi 14. Des actes, si l’on veut bien nommer ainsi de simples bafouilles!J’avais déjà gâté, en les balançant trop tôt, les arguments-massues qu’eussent constitués à l’A.G. la bourde des murs et le devis de peinture? L’objection se tient; mais vous n’avez pas assisté à nos A.G., mesuré le prodigieux talent qui s’y déploie dans l’inécoute, notamment des sans-casquette. Je savais que les primo-destinataires n’avaient pas lu, ou n’avaient pas compris; mais ils disposaient de trois semaines pour montrer la lettre, se la faire traduire et expliquer par un imam quelconque, se poser la question dans l’escalier, etc : en créant la surprise à l’A.G., je me serais simplement fait blackbouler à la tronche, et, sans doute, au ton : une certaine véhémence confinant au glapissement déplaît, quand on se sent accusé, même par allusions, de connerie. Mais après tout, qui sait? Peut-être ne désirais-je pas laisser trois semaines aux autres pour remarquer cette énormité sans mon aide?

 

[1] si peu tueur à gages qu'il m'a quasi-interdit de faire de bien bénignes acrobaties sur le toit pour repérer l'origine exacte de la fuite! Il s'estimait responsable!! d'un vieillard non seulement squelettique, mais peut-être alzheimeuré : voilà ce qui gît dans le regard de l'autre.

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Commentaires
Inventaire avant liquidation
  • Conclusion de la longue auto-analyse d'un narcipat incapable, 4 ou 5000 pages après le premier mot, de préciser ce qu'il a d'universel, de groupal ou de singulier. Un peu longuet, pour un constat d'échec! Mais je n'ai rien d'autre à proposer.
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